sousentendu

Si j'ai toujours raison tu sais, j'ai pas toute ma raison.

Mardi 20 octobre 2009 à 21:24

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Dans cinq minutes la journée est terminée. Dans cinq minutes tout le monde se ruera sur la porte pour s'agglutiner comme un tas d'abeilles sur la dernière fleur vierge du champ et moi, je commencerai à ranger mes affaires. Plus que deux minutes, deux petites minutes, 1960 battements de cœur, 366 mouvements respiratoires, 50 coups d'œil sur l'heure... GO!

plop

Casquette enfoncée sur ma tête, épaules couvertes et écouteurs enracinés dans mes oreilles, je m'en vais prendre la route de chez moi. Dans les escaliers, Alain me prouve une nouvelle fois qu'il ne connait qu'un seul accord de guitare pour mon plus grand plaisir et les marches s'offrent à moi envieusement. Je les sens regarder mes semelles propres et caoutchouteuses, mais déjà l'autre barbu me pose une question. Comment ça je n'ai pas entendu? Bien sûr que j'ai rien entendu! Mais bon, comment avouer qu'on en a rien à foutre sans paraître asocial... la question à un franc belge. C'est alors que commence la profonde et jouissive réflexion du « comment répondre juste sans connaître la question ». Ca me fait doucement rire à son grand étonnement. Visiblement, sa question n'avait rien de drôle, mais je ne peux m'empêcher de penser à toutes sortes de réponses plus comiques les unes que les autres. La réflexion fut courte, mais excessivement intense parce que trouvant l'idée du siècle, je profite du brouhaha général pour marmonner quelque chose d'incompréhensible pour qu'il me regarde avec son air de bœuf et conclut vite, de peur de me faire répéter parce que ma voix avait été couverte par la faune animalière environnante.

Dans la rue pas besoin de dire au revoir parce que de toute façon, je n'obtiendrais aucune réponse. Je trace donc mon chemin vers la bouche de métro la plus proche, ne semant ni cailloux ni miettes de pain, mais quelques joyeuses notes de musique.

Levant les yeux, je vois le ciel nerveux menacer de tomber sur mon petit tas, alors je presse le pas en m'engouffre dans la bouche de la terre. Elle m'avale et me digérera quelques minutes plus tard, mais ce n'est pas encore le moment.

plop

Entrée dans la rame je commence ma contemplation multiquotidienne. Je m'appelle Jeanne, j'ai 25 ans et ma peau coule dangereusement du bout de mon nez jusqu'au bas de mon écharpe dans une cascade laiteuse et molle. Mes valises se posent sur la surface boursoufflée de mes joues, et les petits cheveux qui dépassent de ma casquette semblent provenir d'un corps en putréfaction de par leur état matériel impardonnable. Mais inclinant le visage pour observer le cheminement de mon oreille, je suis coupée par la vue de trois membres des forces de l'ordre dans le reflet de mon miroir vitrail. C'était donc pour ça qu'il n'y avait personne sur trois mètres carré autour de moi. Illumination!

Je me suis dis alors qu'ils avaient quand même un sale boulot. Certes, ils nous sont très utiles et sur beaucoup de points. Mais la première envie qui me fut venue à sentir ces trois grands corps musclés dans mon dos n'était rien d'autre que fumer un énorme pétard tranquille chez moi. Allez savoir pourquoi, je sentais même l'odeur du sachet dans mes narines, j'avais la sensation du collant de la feuille sur le bout de ma langue... c'était insoutenable.

plop

Aujourd'hui, Marie Claire et son quizz m'ont dit que j'étais dépressive.

 

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