sousentendu
Si j'ai toujours raison tu sais, j'ai pas toute ma raison.
Mercredi 29 avril 2009 à 12:58
Lundi 27 avril 2009 à 13:37
La nuit dernière, j’ai rêvé que je rêvais de toi.
Et d'une fenêtre à travers l’herbe haute, je t’ai regardé te dévêtir.
J’admirais les points de dentelles d'un crépuscule pourpre et ocre, fermement tissé autour de tes cheveux remontés dont les boucles d'ébène tombaient à la lueur d'une chambre à coucher jaune, l’air humide rempli par les jappements lointains d’un chien blessé.
Et le sol buvait la lente fuite d’un robinet fatigué.
Ta maison semblait si épuisée et fanée, trempant dans les restes d’un été noir et chauffée d’une lumière continue avant qu’une porte ne s’ouvre. Et un chat jaune s'épuisait dans le fleuve de lumière diffusée dans le hall. Et dans le vestibule, une odeur d’un rouge cerise des bois emplissait faiblement l'air… J'entendais ton rire baigné de champagne. Tu portais deux orchidées de lavande. Une dans tes cheveux, et une sur ta poitrine. Telle la corde d’un pendu, une ficelle de lumières jaunes et festives avançait avec ton crépuscule, tournant autour du lac comme une auréole passionnément empoisonnée.
Et j'entendais un tango de Banjo.
Et tu dansais à l'ombre d'un grand peuplier noir.
Et je t’ai regardé lorsque tu as disparu
Je t’ai regardé lorsque tu as disparu
Je t’ai regardé lorsque tu as disparu…
Au bar ce midi, j'ai entendu un vieux raconter dans un nuage de fumée que l'instruit suivait les règles, contrairement à l'intelligent tandis qu'il expliquait à son voisin qu'il s'était mis à fumer quand la loi anti tabac était passée.
Je ne suis ni instruit, ni intelligent.
La messe a été dite. Sur ce, je retourne au glandage professionnel pour lequel je ne suis pas payé.
Mercredi 22 avril 2009 à 14:02
Lundi 20 avril 2009 à 11:31
Il fait froid en ce moment. Il fait froid mais ce n'est pas gênant, je m'assoie quand même à la terrasse de ce café populaire de la place Ducale. Sous les arcades le vent s'engouffre à une vitesse grand V, mais je peux contempler la pluie faire ses claquettes sans risquer d'être mouillé.
Je sors mon paquet de clope, mon carnet, mon stylo et commande un thé tandis que les passants me regardent, emmitouflés dans leur grosse écharpe. C'est amusant de les voir recroquevillés sous leur parapluie comme s'ils étaient en sucre. Les pauvres.
Mon thé est arrivé. Je remercie la gérante que je connais maintenant puisque je lui demande le même thé tout les midis et entreprends la préparation de mon breuvage. La rondelle de citron termine sa course dans la théière, tout comme les deux petits passants blancs et sucrés que j'ai déshabillé de leur papier. Il fait quand même froid et humide, je sens les aiguilles de Mars piquer mon corps sous ma veste bleue. Heureusement, l'eau de la théière est tellement chaude que mes mains sont attirées comme des mouches à merde contre ses parois, j'aime la brûlure de l'émail blanc.
Grâce à le fermeture de la place aux voitures, celle ci est déserte et on peut admirer l'architecture présidée par feu Gonzague, le bâtisseur de la ville. La vue n'est plus polluée par les machines sales et puantes, ils ont même mis des fleurs pour égailler la vue un peu trop ocre à mon goût: de beaux acacias roses et blancs trônent à chaque coin.
Après avoir écrasé la rondelle de citron avec ma cuillère, je remplis ma tasse et me brûle la gorge d'empressement.
J'aime.