sousentendu

Si j'ai toujours raison tu sais, j'ai pas toute ma raison.

Mardi 18 mars 2014 à 2:05

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Photo: sousentendu.

 

Mardi 18 mars 2014 à 1:02

 Personne n'est mort ici.

La vie coule et l'âme se fait un chemin. Après 2 ans, je remets le four en marche, et ce four brûle si fort que je ne sais par quel pain commencer sans le brûler. Tout a tellement changé. Mon 15m² s'est transformé en 70. Mon éternelle solitude s'est métamorphosée en prison dorée. J'ai pris 20 kg. Mon chat dort sur ma tête la nuit. Je ne sors plus que pour faire les courses, aller en cours deux fois par semaine, ou pointer mon nez à quelque expo ridicule dans la métropole lilloise (youhou lille trois mille, tu fais vibrer mon corps, je vomi et me vide de mes entrailles comme un chat qui mange trop de croquettes). Mes jeunes pousses meurent au sein de mon propre jardin. Et au milieu de tout cela, l'argent. J'ai rêvé d'une vie où l'argent était remplacé par le troc. J'ai rêvé d'une vie impossible. Bac + 7 et la bonne humeur ne tient qu'à quelque chant d'oiseau. Quelque vent dans les arbres. Quelque sourire sur la route. Mon compagnon est là.

Maintenant, je ne suis plus le tomboy que j'étais. Mes cheveux sont longs jusqu'aux fesses. J'ai quelques maquillages dans mes sacoches, bien que je m'habile comme un grand père. Je suis la Banque pour deux. Le noyau qui y croit encore, en l'humanité. J'essai, en tout cas. L'argent, toujours l'argent. Le genre de cauchemar que la moitié de la population vit, mais ne veut pas l'avouer.

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Pourtant, moi je rêve de forêts. Les chanteurs sont le vent et les oiseaux. Les vieilles souches sont des monstres à trois visages, les troncs frais sont des murs, et les trous d'eau sont de vastes lacs où chaque créature peut boire et se baigner. En forêt, la pluie nous donne son rythme mélancolique et pourtant si dynamique. Chaque animal a sa place difficile comme j'ai la mienne. Chaque goutte est comme une larme sur les épines des pins. Et moi, j'y habite, par la pensée. Cette maison, je l'ai construite par la force des bras, et ce jardin, je l'ai retourné jusqu'à y récolté les fruits qui nous feront vivre. Internet, télévision, téléphone... j'ai tellement perdu l'habitude. Je n'en veux plus. 7 ans... ce n'est plus si long. 

Aujourd'hui à 24 ans, je me donne 7 ans pour accumuler suffisamment d'argent pour acheter un terrain et Vivre. Pour de vrai, plus comme les enfants, plus comme ces Autres. 

"On disait que j'habitais dans la forêt, j'avais un beau cul de loup pour passer l'hiver, avec un petit jardin et un petit enclos pour passer l'hiver..."

Les rêves... 
Photo: Sousentendu.

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