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Il fait froid en ce moment. Il fait froid mais ce n'est pas gênant, je m'assoie quand même à la terrasse de ce café populaire de la place Ducale. Sous les arcades le vent s'engouffre à une vitesse grand V, mais je peux contempler la pluie faire ses claquettes sans risquer d'être mouillé.
Je sors mon paquet de clope, mon carnet, mon stylo et commande un thé tandis que les passants me regardent, emmitouflés dans leur grosse écharpe. C'est amusant de les voir recroquevillés sous leur parapluie comme s'ils étaient en sucre. Les pauvres.

Mon thé est arrivé. Je remercie la gérante que je connais maintenant puisque je lui demande le même thé tout les midis et entreprends la préparation de mon breuvage. La rondelle de citron termine sa course dans la théière, tout comme les deux petits passants blancs et sucrés que j'ai déshabillé de leur papier. Il fait quand même froid et humide, je sens les aiguilles de Mars piquer mon corps sous ma veste bleue. Heureusement, l'eau de la théière est tellement chaude que mes mains sont attirées comme des mouches à merde contre ses parois, j'aime la brûlure de l'émail blanc.

Grâce à le fermeture de la place aux voitures, celle ci est déserte et on peut admirer l'architecture présidée par feu Gonzague, le bâtisseur de la ville. La vue n'est plus polluée par les machines sales et puantes, ils ont même mis des fleurs pour égailler la vue un peu trop ocre à mon goût: de beaux acacias roses et blancs trônent à chaque coin.

Après avoir écrasé la rondelle de citron avec ma cuillère, je remplis ma tasse et me brûle la gorge d'empressement.

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