sousentendu

Si j'ai toujours raison tu sais, j'ai pas toute ma raison.

Vendredi 17 juillet 2009 à 22:04

A deux jours de traverser la France pour partir en Bretagne, je me suis rendu compte que le voyage allait être d'une difficulté sans retour. Comme d'habitude j'étais entre mon père et ses blagues graveleuses, ma mère au volant qui saute de joie dès qu'elle voit un petit animal passer, et mes insectes de frère et soeur qui jouaient à "On va mettre la radio!". Ce jeu est très simple: deviner quelle chanson sort de leur petites bouches pleines de dents. A ce moment là, j'ai regardé mon ipod comme un gangster regarde son révolver lors d'un affrontement avec les forces de l'ordre. Ce que je n'avais pas prévu, c'était la petite icone de baterie qui clignotait en haut à droite, m'indiquant la fin toute proche des affronts et l'arrivée au galop d'une capitulation forcée.
C'est étonnant ce sentiment d'échec lorsqu'on retire les écouteurs et qu'on entend sortir de la bouche d'un enfant de neuf ans une chose qu'on zappe lorsqu'on l'entend quelque part... une soit disant "chanson" populaire pour les auditeurs invéterés d'NRJ autrement appelée sous le nom de Mozart. A lire comme ça, on dirait presque qu'on a envie de savoir ce qui se cache derrière ces 6 petites lettres magiques... mais quand on reçoit dans une oreille grande ouverte un enjoué: "Tatoue moi sur tes seins, fais le du bout de mes lèvres" d'une voix enfantine, la seule chose à laquelle on pense à cette seconde, c'est d'ouvrir la fenêtre et passer la tête juste assez loin pour se la faire happer par le camion qui arrive à 130km/h sur le couloir d'à côté.

Malheureusement j'étais au milieu, et la vitre était trop loin pour que je l'ouvre à temps.

Sinon, ce matin nous étions partis à la découverte de Mézières sur les selles de nos chevaux-vélos. Jesus christ ce que je peux haïr ce transport à deux roues... mais bon, maintenant je peux me vanter de connaître la route. D'abord, il faut longer la rue où campe la maison dans laquelle je vais vire durant mon mois de travail en août, ensuite passer un premier rond-point qui se trouve être une sortie de pénétrante sans trotoirs. Passer un second rond-point en face du décathlon où les camions se bousculent pour entrer sur l'autoroute gratuite, et traverser la si belle ville de Mézières... tout ça en 20 minutes. Ensuite il faut longer l'avenue d'Arche jusqu'au centre ville, passer la place Ducale et le Quai Rimbaud, puis passer le monstrueux croisement de l'Ecole Normale pour grimper la côte jusqu'à l'hôpital... tout ça en 20 minutes également...
Sans s'arrêter, ça met 40 minutes. Il faudra donc que je parte une heure avant, chaque matin pour aller travailler. Donc dehors à 6h pétantes pour arriver à 7h comme une loque avant de passer ma journée au téléphone à transmettre les appels dans les différents services, faire les admissions, indiquer la route aux touristes et répondre d'un air enjoué aux patients curieux.

Je ne me sens pas de faire ça... sérieusement.

Là ce soir, je suis si fatigué que le simple fait de monter les escaliers me demande un effort surhumain. Je me sens comme un nouveau né poussant ses premières pleurs parce qu'il découvre dans quel monde il est arrivé, je regrette presque d'avoir envoyé mon CV. Certes c'est tout de même une arrivée de 1200 euros dans le néant de mon compte en banque... mais c'est aussi du sport que je ne supporte pas, des longues heures à se faire klaxonner par les routiers et pas de net.


Merci d'être là John... je tire ma casquette face à tes efforts pour tous nous remonter le moral avec ta belle musique et des grandes locks. Parce qu'il me semble que quelque chose est désormais terminé comme je l'avais prévu il y a quelques temps déjà. Mes doutes se confirment.

Pense bêta: le jus de pastèque c'est très mauvais pour les claviers d'ordinateur portable.

Dimanche 12 juillet 2009 à 15:44

L'huître, de la grosseur d'un galet moyen, est d'une apparence plus rugueuse, d'une couleur moins unie, brillamment blanchâtre. C'est un monde opiniâtrement clos. Pourtant on peut l'ouvrir : il faut alors la tenir au creux d'un torchon, se servir d'un couteau ébréché et peu franc, s'y reprendre à plusieurs fois. Les doigts curieux s'y coupent, s'y cassent les ongles : c'est un travail grossier. Les coups qu'on lui porte marquent son enveloppe de ronds blancs, d'une sorte de halos.

A l'intérieur l'on trouve tout un monde, à boire et à manger : sous un firmament (à proprement parler) de nacre, les cieux d'en dessus s'affaissent sur les cieux d'en dessous, pour ne plus former qu'une mare, un sachet visqueux et verdâtre, qui flue et reflue à l'odeur et à la vue, frangé d'une dentelle noirâtre sur les bords.

Parfois très rare une formule perle à leur gosier de nacre, d'où l'on trouve aussitôt à s'orner.

Francis Ponge, Le Parti pris des choses, 1942



Mais tout va bien Nicolas.
Ce n'est pas parce que je ne te parle pas que tout va mal.
Ce n'est pas parce que je me désintéresse de toi que tout va mal.
Ce n'est pas parce que je suis fermé comme une huître avec toi que tout va mal.




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Essayer d'ouvrir une huître à mains nues, c'est peine perdue.

Mercredi 1er juillet 2009 à 1:03

Voilà. De retour dans la maison des 4 petits cochons je retrouve l'odeur de mon tapis de corde tressée et les mamours de mes animaux. Je ne sais pas où est le chat, mais tout ce que je souhaite ce soir, c'est qu'il vienne chercher le creux de mes genoux pendant mon sommeil, comme avant. C'est difficile de se dire qu'après 365 journées solitaires on se retrouve du jour au lendemain sous le même toit que 4 autres personnes et 3 animaux encombrants. Moi qui arrosais mon Cactus la clope au bec, ce temps est révolu. De toute façon le pot s'est renversé dans la voiture alors il va falloir faire nos prières pour qu'il renaisse de sa terre. Ses picots sont cassés, mais ses kikis ne sont pas tombés, c'est le principal je crois. Un cheveux, ça repousse.

Sinon, je ne sais pas comment qualifier cette journée. Elle était pleine de stresse, de déception, d'espoirs, d'allés retours dans les escaliers. Et puis j'ai eu ce gros point de côté, cette douloureuse envie de vomir vers 14h quand j'ai ouvert ma porte sur une pièce vide, ce coup de sang quand cette grosse conne de proprio m'a prit la tête avec ses clés que j'aurais volontier enfoncé jusqu'au fin fond du trou noir dans l'hémisphère sud verso de son corps...

En tout cas c'est les vacances. Je vais enfin quitter ma couleur oscillant entre le gris et le vert au profit d'un teint de lait (ouais faut pas abuser non plus, le bronzage c'est pas mon truc), je vais manger des fruits et des légumes, de la viande (de la vraie!) et soigner tous mes petits bobos un peu partout puisque j'aurais de quoi les faire disparaitre. Bref... j'attends avant tout d'être à la mer. Ca... ça c'est tout ce qui me manque pour être bien. Le monde pourrait être plongé dans le chaos autour de moi que j'en aurais rien à battre tant que je serais à la mer. J'espere aussi qu'il ne fera pas trop chaud... parce que la c'est assez mal partit.

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Son train est partit dans cette direction et moi dans l'autre, décomposé.

Dimanche 21 juin 2009 à 14:16

Aller dans le sud ou pas cet été... c'est une grande question à laquelle j'ai un peu de mal à répondre. Savoir qu'on va passer des sales moments de free fight psychique, que dans le train on va se retrouver à côté d'un môme qui pleure pour traverser la France, qu'on sera tellement chargé qu'il faudra demander de l'aide aux autres passagers... la merde quoi.



Ignorants noyés sous la gnose, prenez le ou non comme une fronde, mais je ne ferai pas de vos névroses un modèle pour mon monde. Si Dieu existe, je n'en sais rien, je ne péterais jamais plus haut que je cul d'aucun de vos Saints. Si Dieu existe, rencard à l'échafaud.



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Lundi 8 juin 2009 à 19:27

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En 4 jours, c'est la 7ème fois qu'on me dit que je suis malchanceux. C'est un peu comme les 7 merveilles du monde... on les connait mais on s'en fout alors pourquoi... pourquoi me le dire?!

En tout cas les antibiotiques ont eu raison de la douleur. Par contre ma couleur de peau durant le weekend virant du blanc au vert fut la somme de nombreuses blagues. Merci tonton JP... merci tata Mumu... et surtout merci mamie d'avoir posé tes mains parfumées à la crème hydratante et ridées sur mon visage décomposé toute les 2 minutes en me demandant si j'allais bien... je crois que sans ton soutient moral et ton acharnement à venir me poser des questions innutiles, je n'aurais pas retrouvé l'énergie dont je fais preuve aujourd'hui. Energie sans doute due au retard dans mon travail... "oooooooooooooooooooooooooooooooooooh" (cf: prof d'art plat) c'est pas bieeeeeeen! Mais c'est comme ça. Point barre.

Et puis je doute que ce soit avec les tubes de rouge qu'on m'a retiré que ça va répondre à la question puisque personne ne sait ce que c'est... sauf moi. Mais comment dire toutes ces choses au médecin qui nous piquait les fesses quand on avait encore que quelques mois... Lui qui trouve que Roubaix est une si jolie ville. Que les Bobo Lillois viennent y habiter en grand nombre en faisant construire des lofts dans les usines désafectées qui jonchent le territoire. Comment lui diiiire que cette pomme pourrie n'est autre qu'un ramassi de merde gellifiée sous sélophane... trop compliqué bien sûr, son esprit de bourgeois bien baisé l'empêchant de savoir exactement la déception quand on ne peut pas faire ses courses toutes les semaines... ou quand on croise un ivrogne café qui nous hurle au nez qu'on est dans son pays et qu'on a rien à foutre ici, nous, pauvres clochards blancs. Heureux les ignorants comme on dit... sourions et restons poli.

Sinon c'est avec un regret sans borne que je repense aux miemiettes de caca-rara-memel que j'avais laissé sur la table de l'autre boeuf... si j'avais su j'les aurais discrètement fais tomber dans mon sachet, pour une fois c'tait pas du caca boudin. Mais je sais que malgré sa conscience de plante grasse, cette petite caille sait éprouver de l'amitier... prochaine escale à Chalon: le Verbeau!

Et puis les antibiotiques m'obligeant à manger matin midi et soir, je n'ai d'autre choix que de devenir gros. Finit le régime du sportif inactif... adieu pâtes au beurre et biscuits secs... adieuuuuuu petits dessous et jeans bien taillés *geste théâtrale*.

Bon et plus sérieusement...

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