Aujourd'hui a été une journée comme les autres. J'ai pris le métro, déjà ivre, pour rejoindre la capitale et je me suis acheté un paquet de clopes pour faire la journée. Comme d'habitude, je vais poser mes fesses au fin fond des tréfonds du café du Nouveau Siècle pour boire mon éternel demi et là, une musulmane s'octroie l'unique place en face de moi à la table. Elle commence à parler. Moi, je n'ai d'yeux que pour la Chouffe que le barman vient de me servir, cetet bière Ardennaise (fabriquée en belgique malheureusement) que je suis impatient de sentir sur ma langue.
La conversation vient toute seule comme si nous nous connaissions depuis des lustres. Nous parlons politique. Enfants. Religions. Le barman (qui commence à me connaitre) me demande si tout va bien (parce que je suis toujours seul quand j'entre dans son café). Mais tout va bien. C'est un énorme débat imprévu mais tout va bien.
Je commande un autre demi, fume quelques cigarettes et en demande un nouveau avant qu'elle s'en aille (la pauvre a 5 enfants. On a pas idée d'en faire autant). D'un point de vue purement personnel, j'étais tellement ivre que je ne me souviens pas de grand chose de cette conversation, mais j'en garde un excellent souvenir.
J'aurais voulu que tu sois là, pour l'empêcher de me raconter sa vie pleine de souffrance et d'incompréhension. La tienne et pleine de souffrance et d'incompréhension aussi, mais elle m'intéresse bien plus que la sienne. Tu n'as même pas idée.
Sinon aujourd'hui, j'ai dépensé quelques 130 euros pour l'achat d'un manteau et d'une tenue intégrale (en une pièce) de dentelles noires. Ca ne me va pas et en plus elle est fendue entre les jambes (ce qui casse un peu tout le charme de cette tenue), mais bon dieu ce que je suis content de dépenser inutilement mon argent! Faute de ne payer des coups à personne, j'achète des choses inutiles qui viennent encombrer mon appartement. Histoire de prendre la place que tu ne prends pas. Je ne sais pas comment te le dire. C'est tellement dur.
Une fois encore je martèle les pavés de mon mécontentement.
C'est de la pure et dure jalousie. C'est mauvais et ça me fait même rire, mais c'est là et j'ai beau lutter, je n'y peux rien.
Cette nuit, j'ai encore rêvé que je violais une fille de mon entourage et que je la tuais après. Je commence à me poser des questions (surtout que je vois cette fille la semaine prochaine, surveillez la rubrique nécrologique).
