sousentendu

Si j'ai toujours raison tu sais, j'ai pas toute ma raison.

Mercredi 8 juillet 2009 à 15:26

... qui passent... passent... passent...

Mon café à la main et la tête dans le cul sur mon perchoir, je souffle la fumée de la première cigarette de ma journée: la meilleure. Des visages et des figures passent en face de ma fenêtre, les sourcils levés de me voir tenir sur 20cm de béton au dessus d'un étage de vide sans tomber. Ce qu'ils ne savent pas, c'est que mon équilibre me permet de marcher sur les branches de pommier chez l'autre et dans un soupire las, je jette mon mégot sur le capot du dernier qui passe. Tant pis pour sa caisse, je l'emmerde. En me relevant, un léger vertige vient s'installer entre mes oreilles. J'adore. Et puis dans un dernier effort je me lève et je repose un pied dans ma chambre pour revenir dans la réalité familiale dans laquelle je suis plongé depuis bientôt deux semaines. Je ne suis plus ce prédateur perché, ce voyeur curieux.

Le goût du café me rappelle le rêve que j'ai fais cette nuit. Aucun rapport mais c'est agréable, et apercevant les yeux terrorisés de ma chienne à ma porte, je me souviens de ceux de mon invité. Je retournais chez moi accompagné de mon petit con préféré dans le métro de Roubaix. Tout se passait bien. Aucun ivrogne ne venait chercher bagarre à nos côtés et comme toujours, chacun était plongé dans la profonde rêverie de l'impersonnalité totale d'une grande ville Française, jusqu'à ce que la voix féminine nous indique la station Eurotéléport. Je me tourne vers B et dans un sourire, lui fais savoir que nous sommes bientôt arrivés. Il me répond qu'il est fatigué et que... Il n'a pas le temps de répondre, car un grand fracas vient ouvrir les portes électriques. Je regarde par les vitres et là tout se précipite, une sorte de créature géante mi crevette mi ver (cf: Dunes) déchaîne sa colère contre la rame tandis que la police Française nous crie de fuir vers les escalators les plus proches afin de sortir. B ne semblant pas réagir, je l'attrape par le bras et l'envoie dehors avec toute la force dont je peux faire preuve afin qu'il sorte en premier et se mette à l'abris, j'attrape mes sacs de démménagement qui renferment toutes mes possessions et sors à mon tour pour courir dans ces escaliers mobils, immobils en raison d'une panne de courant général. La bête est derrière, on l'entend frapper la rame avec violence et agressivité et relevant le nez pour voir où j'avance, je vois que B est loin devant et ne m'attend pas: c'est peut être mieux, au moins il est sain et sauf.
Croisant sur ma route une jeune policière, je lui demande avec calme s'il est possible de prendre la rame en sens inverse afin de sortir à la station précedente et terminer la route jusque chez moi à pieds, mais d'après elle c'est impossible, les forces de l'ordre patrouillent dehors afin de mettre la population en quarantaine et en effet, regardant par la vitre je vois les hélicopères du GIGN tournoyer au dessus d'un grand bâtiment vitré. Je la supplie en insistant sur le fait que je veuille rentrer chez moi à n'importe quel prix, mais appeurée comme la bête se rapproche, elle me pousse en avant pour que je continue ma route.
Ayant repris mon souffle durant ce court lapse de temps, je courre plus rapidement et réussi à rattraper B dans un hall où attendent foule de personnes assises sur leurs valises. Ca me fait penser à l'exode des juifs durant l'occupation Allemande, lorsqu'ils étaient coincés à la frontière d'un pays avant d'être emmenés dans les camps de la mort. Un vieil homme attire mon attention au comptoir de l'entrée: c'est mon grand père. J'attrape B par la main pour ne pas le perdre en chemin parce que je sais qu'avec moi il est en sécurité et m'approche du vieux con insuportable pour lui demander ce qu'on attend. Il me dit que si je veux des réponses, il faut que je m'adresse aux hommes de part et d'autre de lui: deux vieux jumeaux américains. Dans la précipitation, je ne crois pas au fait qu'il faille ressortir mon Anglais pour avoir des réponses, mais constatant l'incapacité de comprendre des viocs, je respire profondément et puise mes ressources pour leur parler dans un langage presque parfait: seul l'accent faisait défaut.
Auprès d'eux, je n'apprends rien de plus à part peut être que nous ne sommes plus à Roubaix, mais dans l'aéroport de Dallas aux Etats-Unis et que la catastrophe touche à présent la planète entière et pas seulement mon petit arrêt de métro. Ca m'énnerve cette incapacité qu'ont les soldats à ne pas savoir abbattre une bête si hideuse. Je crie qu'un peu de Napalm est suffisant pour la terrasser, mais d'après eux tous les stocks ont été épuisés durant la guerre du Viet-Nam. Je soupire une nouvelle fois et prie B de me suivre en lui promettant qu'on sortirait de là rapidement, qu'il y avait toujours une porte ouverte dans un aéroport Américain bloqué à cause d'une telle catastrophe, justement parce qu'ils étaient Américains et qu'ici la sécurité n'était qu'un leurre afin de ne pas céder à la panique. J'te le promets.
Suivant les couloirs éclairés aux néons dans les sous étages, j'apprends qu'il est interdit de fumer. D'aller se soulager aux toilettes. De sortir ses affaires des valises. Qu'un couvre feu a été installé pour éviter toute émeute. Qu'il est formellement interdit de former des groupes de plus de deux sous peine de finir sous une salve de balles. B, va falloir qu'on se la joue vicieux... attends moi ici, surtout tu bouges pas, j'vais chercher un truc. Je ne sais pas ce que j'allais chercher mais c'était de bon coeur et cette porte ouverte, je l'avais enfin trouvé dans ce parc verdoyant et frais sous-terrain. Lorsque je suis retourné le chercher, il dormait comme un enfant sur un de mes sacs de linge et s'était servi de mon grand manteau noir pour se protéger de la fraîcheur ambiante.


Tout n'est pas perdu non, tout n'est pas perdu de vos mythes d'aurore... Ici le soleil brille pour tous, et on y croit.

http://www.brigitte-tschamper.com/surrealisme/surrealisme-dali.jpg













Et bon anniversaire.


Par Bobo le Mercredi 8 juillet 2009 à 18:12
Benh voyons comme si j'allais me contenter d'un petit rajout à côté d'une toile de Dali ! NAN MAIS OH !
 

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