sousentendu

Si j'ai toujours raison tu sais, j'ai pas toute ma raison.

Samedi 17 juillet 2010 à 20:48

C'est si difficile de se lever depuis quelques jours. C'est peut être parce que les nuits sont plus courtes en été qu'en hiver... je suis sans doute de décembre, du 14 même. En tout cas je le ressens dans mon travail. Ce n'est plus une voix enjouée qui invite les interlocuteurs à s'exprimer, mais une sorte de vieux ronronnement de moteur au bord de l'endormissement et qui rêve de la bénédiction d'un café noir que j'ai déjà épuisé la semaine dernière.

Au bureau, tout est toujours très calme le week end. Déjà, les poules du bureau des entrées ne viennent pas caqueter derrière mon siège pour m'empêcher d'entendre les voix dans le combiné, et puis ce monsieur Mademoiselle ne vient pas (ou presque, il semble oublier souvent ses affaires ces derniers temps). Le téléphone semble avoir fondu au soleil, il ne sonne pas. La porte n'est ouverte que par quelques fantômes compatissants, ou Jean Pierre qui vient pisser au retour de sa promenade matinale en ville. Je me sens comme le concierge d'un immeuble de bourgeois, un peu poussiéreux.
Je mets tout d'abord mon carnet de notes à la bonne page, puis attrape la télécommande pour regarder les dessins animés. Je pense à tous ces enfants qui à 07h00 sont déjà en forme et regardent joyeusement les mêmes images que moi, sauf qu'eux, ils ont un grand bol de chocolat et une tartine dans les mains. Moi j'ai un téléphone et un crayon. Rester assis et attendre que le téléphone sonne peut se faire dire que c'est être payé à rien foutre (surtout quand on a la télé), mais c'est une autre histoire à 07h00 du matin quand on sent encore les traces de l'oreiller qui nous barre la joue de gauche à droite. Rien que lever la main pour décrocher le téléphone est une épreuve. Si on décroche, c'est surtout parce que la sonnerie est si désagréable qu'elle nous vrille les oreilles.

J'avais du courrier en rentrant, Cochon me le gardait bien au chaud dans la boîte aux lettres, lui en dessous tel un sombre cerbère félin. Lorsque j'ai envoyé cette lettre d'anniversaire, je ne m'attendais à aucune réponse. Déjà parce que c'était inespéré, et aussi parce que je n'en voulais pas. Maintenant que je l'avais en main, je me demandais si c'était vraiment obligé de la lire. Je savais déjà ce qu'elle contenait, je n'ai rien appris. Il a dit qu'il ne voulait pas correspondre, mais qu'il voulait bien passer en août. Vite une dose. Je ne voulais pas le voir, je voulais qu'on s'écrive régulièrement. J'ai l'impression que le monde marche à l'envers, et moi qui m'étais fais une raison, je n'ai plus qu'à recommencer. Bon petit soldat.

Ce n'est rien. A force, je connais la recette. Et puis ce gâteau, ça fait longtemps qu'il a été digéré, j'ai du mal à croire que ça me trouble encore.

Sinon la banque me confisque ma carte pendant 10 jours pour m'en donner une autre, bravo le veau. Du coup je vais être obligé de confisquer moi aussi, 200 euros à mes parents à moins de me rendre dans l'agence avec un justificatif d'identité à chaque fois que j'ai besoin d'argent. Pas besoin d'y aller, la remarque de mon banquier sur mes frais (qui n'ont rien d'exceptionnel, je suis très économe) m'a vraiment donné envie de lui faire des trucs dégoutant avec un chalumeau et une pince (et des drains pour qu'il ne meure pas tout de suite).

Ma mère a toujours cru que la femme violon était de Matisse, et non d'Ingre.

Et moi je crois que je me suis gravement trompé. J'ai froid.

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